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Pourquoi peu de femmes s’engagent dans la politique ?

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Si la politique a été pendant longtemps une activité dans laquelle aucune femme n’avait sa place et était même volontairement exclue, aujourd’hui, les choses bougent. Toutefois, un constat s’impose : les femmes sont encore minoritaires en politique. En 2019 par exemple, elles n’étaient que 16,9% à être maires. Mais alors, pourquoi trop peu de femmes s’engagent en politique ? C’est la question à laquelle La Woman Mag a voulu trouver quelques réponses. Voici les éléments que nous avons pu récolter !

 

Les femmes ont déjà plusieurs métiers !

 

C’est ce qu’affirme très clairement Marie-Anne Soubré lors d’une intervention sur le plateau des Grandes Gueules, clamant que les femmes ont précisément trois métiers : celui de mère, celui d’épouse et leur profession officielle lorsque ces dernières travaillent. Pour cette avocate, tout provient de la parité au sein du couple, qu’elle estime à hauteur de 70 – 30 en ce qui concerne les tâches ménagères.

 

En effet, trop occupées sur le plan familial et privé, les femmes peinent à se dégager du temps pour leur carrière professionnelle, ou pour entrevoir un éventuel engagement supplémentaire, en politique par exemple. Et tout est lié : tant que la parité n’avancera pas plus vite au sein du couple, les femmes ne pourront prendre davantage de responsabilités professionnelles ou politiques.

 

En 1996, tout comme en 1946, seulement 6% de femmes siégeaient à l’Assemblée Nationale. En 2020, ce taux était de 39,5%. On peut ainsi souligner la progression, mais la parité n’est toujours pas là. De plus, l’âge moyen des sénateurs est de 51 ans, soulignant un autre point important. On estime que les talents politiques se repèrent lorsqu’ils sont aux alentours des 25 – 35 ans : cet âge est celui au cours duquel une majorité de femmes s’engage dans la vie personnelle, familiale et dans la parentalité.

 

Par ailleurs, un grand nombre de celles qui auraient le désir de s’engager en politique se décourage rapidement : face au machisme ambiant, mais aussi face à l’implication que cela demande, là où la vie de famille demande le même investissement. Les femmes sont ainsi obligées de choisir.

 

 

Réelle discrimination ou manque d’opportunités ?

 

Entre la réticence des électeurs à élire une femme et le découragement provoqué par un milieu sexiste, les femmes ont de quoi se sentir discriminées face aux opportunités politiques. Mais le sont-elles vraiment ou n’est-ce qu’une impression ? Ont-elles les mêmes opportunités ou les efforts sont-ils encore tous à faire ?

 

Depuis 20 ans, la Constitution prévoit «l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». Cependant, malgré des textes de lois émergeant concernant l’égalité des chances, les femmes sont souvent absentes du paysage politique et demeurent moins sollicitées face aux opportunités.

 

Pour l’historienne Mathilde Larrère, l’histoire et la volonté marquée des hommes d’exclure les femmes d’une quelconque implication à la politique seraient en cause. Pour d’autres, comme la sénatrice Esther Benbassa, les femmes sont réduites bien trop fréquemment à leur physique, à leur corps ou à leur singularité.

 

De plus, lorsqu’elles parviennent à décrocher des emplois dans le milieu politique, les femmes sont souvent placées à des postes qui ont trait à la scolarité ou à l’enfance, très rarement à l’économie, aux finances ou à l’emploi. Enfin, il faut souligner que certaines communes préfèrent payer les pénalités liées au non-respect de la parité en matière d’emploi, plutôt que de donner leurs chances aux femmes.

 

Ainsi, entre les inégales répartitions des tâches ménagères, les craintes de jugements ou de représailles, une réelle discrimination et la peur d’oser se lancer dans un milieu encore trop empreint au machisme, les femmes ne se lancent pas en politique. Les efforts pour parvenir à un engagement plus prononcé des femmes en politique doit ainsi venir du collectif, de l’évolution des mentalités et d’une réelle volonté d’inviter les femmes à prendre la place qu’elles méritent.

 

 

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