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L’insertion professionnelle des femmes : des inégalités marquées

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C’est en 1946 que le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines est inscrit dans le préambule de la Constitution. C’était il y a plus de 70 ans. Du harcèlement de rue aux multiples affaires de violences conjugales, nous constatons malheureusement qu’un long chemin reste à parcourir pour atteindre une véritable égalité. Les nombreuses plaintes pour harcèlement sexuel sur le lieu de travail démontrent que dans le domaine de l’emploi, les femmes ne sont pas non plus épargnées par les discriminations et le sexisme. En effet, avant même d’intégrer le monde du travail, celles-ci sont confrontés aux discriminations à l’embauche. Une étude de l’INSEE menée en 2015 à La Réunion indique que c’est dans l’accès à l’emploi que les inégalités de traitement entre les hommes et les femmes sont les plus marquées.

 

Inégalités d’accès à l’emploi : quelques chiffres

 

Selon l’INSEE, les inégalités entre les hommes et les femmes sont moins marquées à La Réunion qu’au niveau national. Pourtant, il existe un domaine où les inégalités de traitement restent flagrantes sur l’Île de La Réunion ; il s’agit de l’accès à l’emploi. En effet, en 2011 seulement 48,9% des femmes âgées de 25 à 54 ans exerçaient un emploi contre 64% des hommes de la même tranche d’âge. Bien que le taux de femmes en activité ait augmenté au fil des années, passant de 38% en 1990 à 48,9% en 2011, l’écart dans l’accès à l’emploi existe bel et bien sur notre île et se comble plus lentement qu’au niveau national.

 

Ces chiffres sont étonnants dans la mesure où les femmes sont plus nombreuses sur le territoire et sont globalement plus diplômées que les hommes. En 2011, 21% des femmes réunionnaises âgées de 25 à 54 ans possèdent un diplôme de niveau supérieur contre 18% des hommes et celles-ci sont également moins souvent en situation d’illettrisme. Cependant, ce sont les femmes ne possédant pas de diplômes qui rencontrent une plus forte inégalité quant à l’accès à l’emploi. En 2011, seuls 29% des femmes réunionnaises non diplômées âgées de 25 à 54 ans exerçaient un emploi contre 48% des hommes dans la même situation.

 

 

Concilier couple, parentalité et insertion professionnelle

 

La situation familiale des femmes réunionnaises est l’élément qui a le plus grand impact sur leur vie professionnelle. En effet, on remarque que pour les personnes vivant seules et pour les familles monoparentales, le taux d’accès à l’emploi est équivalent pour les femmes et les hommes. L’écart se creuse cependant lorsque la femme se met en couple et à la naissance des enfants. Évidemment, pour de nombreuses femmes, se consacrer à leur famille est un choix, et ce choix mérite d’être respecté.

Cependant, le problème survient quand des femmes qui souhaitent continuer leur vie professionnelle ou réintégrer le monde du travail sont discriminées à cause de leur situation familiale et sont freinées dans l’avancement de leur carrière. Selon le Ministère du travail, de l’Emploi et de l’insertion, « pour les non-diplômés du baccalauréat, la probabilité d’être promu employé ou ouvrier qualifié augmente d’un tiers pour les hommes à partir du premier enfant, alors qu’elle se réduit d’un tiers pour les femmes à partir du 3e enfant ».

Par ailleurs selon la même source, en plus de la maternité, les femmes sont également plus disposées que les hommes à aménager leur temps de travail pour prendre soin de leurs proches malades, âgés ou handicapés.

 

 

Accès à l’emploi : ce que dit la loi

 

Le Ministère du Travail indique que les employeurs doivent respecter plusieurs règles afin d’assurer une égalité de traitement entre les hommes et les femmes. Il stipule tout d’abord l’interdiction pour un employeur de discriminer un candidat au moment de l’embauche sur des critères tels que le sexe, la situation de famille ou la grossesse. Il existe des exceptions inscrites dans le Code du travail qui définit la liste des métiers ou l’appartenance à un sexe constitue un critère déterminant. Hormis ces cas particuliers, un employeur ne peut pas se baser sur des critères de genre ou de situation familiale pour ne pas vous embaucher.

Aussi, l’employeur doit assurer une absence de différenciation dans l’attribution des salaires et les possibilités d’évolution de carrière. Il faut rappeler que les employeurs ne respectant pas l’égalité entre les hommes et les femmes au sein de leur structure prennent le risque de subir des sanctions civiles et pénales.

 

Si nous voulons réussir à accomplir nos objectifs professionnels et accéder à des postes qui correspondent à nos aspirations, il faut que nous ayons les mêmes chances que les hommes d’intégrer le marché du travail.

Gardons en tête que malgré les inégalités et le sexisme de certains recruteurs, nous sommes tout aussi légitimes que les hommes dans le monde du travail. Nous ne cherchons pas te traitement de faveur, mais nous voulons êtres jugées sur nos compétences et notre attitude professionnelle. C’est pourquoi face aux discriminations et au sexisme dans le processus d’embauche il est primordial de connaître ses droits et de savoir identifier les questions et les sujets inappropriés.

 

 

 

 

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