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Les défauts de communication dans une relation

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Par définition, une relation consiste à une multitude d’interactions entre au minimum deux personnes. Cela peut donc être aussi, un ensemble d’interactions entre une personne et un groupe.

Et c’est la qualité de ces interactions qui va déterminer la qualité de la communication.

 

Aussi, « interagir, c’est communiquer ».

 

La communication peut être faite de différentes manières : elle est le plus souvent « verbale » : les mots, le flux, la mélodie de votre voix, l’intonation…Tout cela est source d’informations.

 

Mais aussi « non-verbale » : à travers l’attitude, les gestes, l’expression faciale. Le non-verbal, c’est aussi l’expression à travers un média touchant aux 5 sens : par exemple, le publicitaire provoque une interaction visuelle, implicite, entre ce qu’il montre par le canal d’une affiche et le consommateur. L’interaction, quelle qu’elle soit, implique une émotion, un affect, car elle recherche à produire chez la personne, une réaction. Sinon, l’on n’aurait pas d’intérêt à interagir. Considérez qu’on n’a jamais vu une entreprise dépenser des milliers d’euros dans une campagne de communication, sans chercher à vous faire réagir, ici par une envie d’acheter…

 

C’est donc affirmer que « communiquer, cela coûte quelque chose » (financièrement, affectivement, intellectuellement), dans le seul but d’avoir « un retour sur investissement ».

 

Si l’on s’intéresse aux relations de notre environnement quotidien, l’on traitera alors de celles qui concernent nos proches (couple, enfants, famille élargie, amis) et nos collègues.

Et puisqu’il s’agit ici de parler de ce qui ne va pas dans une communication, comprenez que lorsqu’il y a un défaut dans la communication c’est donc qu’il y a :

 

  • Une expression de la part de celui qui émet, maladroite ou inappropriée (inadaptée).
  • Un filtre communicationnel (notre grille psychique d’évaluation, souvent inconsciente) chez le récepteur qui va mal-interpréter cette communication émise.

 

De là naissent les quiproquos, d’où découlent mes conflits.

 

Ainsi pour bien communiquer il faut avant tout préparer un « cadre de communication ». C’est la base, car l’on ne plante pas une graine en espérant qu’elle germe, sans avoir désherbé autour d’elle :

 

  • Considérer les facteurs psychologiques externes aux interlocuteurs: faire en sorte qu’il n’y ait pas de parasites à cette communication, entendu une tierce personne, un bruit ou une autre stimulation qui viendrait couvrir pour partie ce qui qui émis. Ou encore, distraire celui qui s’exprime ou celui qui reçoit l’information. En sommes, lorsqu’on est à table en famille, on ne met pas la télévision en fond sonore, car la distraction sera un frein à l’échange. Ou encore, on ne cherche pas à communiquer vers quelqu’un lorsque cette personne est déjà en train de faire quelque chose qui pourrait l’amener à ne percevoir qu’une partie de ce que vous avez à dire et alors mal-interpréter.

 

  • Considérer les facteurs psychologiques internes chez les interlocuteurs: le degré de fatigue, la douleur psychique ou physique des personnes, même la faim ou l’envie d’aller au « petit-coin », empêche quelqu’un d’être pleinement disponible à l’échange. Le bon moment de la journée doit aussi être choisi : par exemple, après le repas du midi la digestion intervient et l’heure qui précède la sortie de l’école ou du lieu de travail sont des moments inappropriés.

 

 

Communiquer c’est aussi mettre de côté ses certitudes le temps de l’échange. C’est à dire qu’il faut se rendre disponible à entendre un point différent du sien. Concevoir d’emblée que « j’ai raison et toi tu as tort » est à proscrire. Car tout est question de « points de vue » sur un même événement : le sexe auquel on appartient ; la culture, l’époque, le lieu dans lesquels on a grandi ; les événements de vie et l’éducation qu’on a reçue ; tout cela va énormément influencer sur notre façon de percevoir le monde et alors impacter nos attentes vis-à-vis de ce dernier.

Communiquer c’est donc créer une sorte de « culture commune », au moins le temps de l’interaction. Il faut trouver un vocabulaire qui soit compris par tous et faire en sorte que le temps de l’inintelligibilité (la démarche qui consiste à prendre du recul par la compréhension purement intellectuelle d’une information) l’on puisse mettre ses affects de côté.

 

De fait, des pièges sont à éviter :

 

  • « Ce qui est bon pour moi est bon pour l’autre » : c’est faux. Même si « je ne ferai pas à autrui ce que je ne ferai pas pour moi », il convient, de considérer que notre « vision du monde » n’est pas la vision de tous et qu’elle ne prime pas nécessairement. Si se référer au collectif, aux normes sociales est intéressant, car sert de « guide-ligne », il n’empêche qu’on a le droit d’être dissident et donc d’avoir ses propres opinions sans pour autant avoir faux. « La réalité est multiple », disait Platon. Donc lorsqu’on formule un avis, un conseil, ne pas oublier de dire que c’est « selon moi ».

 

  • « C’est nul » ; le jugement est toujours discutable surtout lorsqu’il ne tient pas compte de critères objectifs. Cela reviendrait à considérer que tel peintre aurait du talent et un autre non. Les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas !

 

  • Pas de précipitations : Bien communiquer implique de pas toujours répondre. En tout cas, sur le moment. Il peut être intéressant de se donner le temps de « digérer » ce qui est dit par l’autre pour prendre ce fameux recule intellectuel et pouvoir formuler « au mieux » sa réponse. Ainsi, il n’est pas toujours opportun de répondre à un courriel dans l’heure, surtout s’il contient des remises en question sur votre travail ou votre personnalité. Mais il n’est pas non plus très bon de trop attendre pour répondre, car l’autre peut s’imaginer que ce qu’il a dit n’avait pas suffisamment d’importance pour vous. Ainsi, pensez à répondre immédiatement à votre interlocuteur que vous préférez prendre le temps de réfléchir…à votre réponse (approfondie) ! Tout en donnant une date à ce nouveau courriel, cela permet à l’émetteur de laisser retomber ses propres émotions en lui garantissant que vous avez pris avec sérieux ce qu’il vous a dit. Comme je le répète souvent, les conflits découlant de ces problèmes de communication ne se règlent pas « à chaud, mais à froid ».

 

 

 

Pour compenser ces défauts de communication, quelques petites astuces sont à envisager :

 

  • Valoriser son interlocuteur : l’on dit souvent ce qui ne va pas, rarement ce qui va. Et pourtant, tous les êtres humains ont besoin de savoir qu’ils font de bien, même si pour vous, cela est une évidence. D’une façon générale, commencez un entretien par le positif, « attaquez » le négatif et finissez par du positif avec des objectifs si possibles. Il convient au plus souvent de rester sur une bonne impression.

 

  • Ouvrir le dialogue : les questions fermées impliquent des réponses binaires qui peuvent entraver une communication profonde. Il faut savoir poser des questions ouvertes pour que l’autre puisse avoir le sentiment d’exister et non pas d’être enfermé dans la relation.

 

  • Reconnaître sa part de responsabilité, de torts : « tu as raison, je me suis trompé ». C’est quelque chose qu’on entend peu et pourtant, l’autre a besoin d’entendre que vous le « validiez » de temps à autre. Cela vous montre aussi « plus accessible » et l’on aura moins peur de vous parler, car l’on n’a pas envie de communiquer avec quelqu’un quand l’on sait que « quoi qu’on dise, l’on aura toujours tort ».

 

  • Respecter et valoriser les savoirs : chacun sa place, que ce soit dans une famille, dans une entreprise, considérez que chacun possède en lui un degré d’expertise dans un domaine qui n’est pas à priori le votre. Aussi, il n’est pas bon que vous vous montriez omniscient, auquel l’autre n’aura qu’en sentiment d’inutilité, de non-légitimité. Au risque de vous, retrouver à communiquer…tout seul !

 

  • Ne pas couper la parole : le risque est que la personne se mette à crier pour se faire entendre, ou fuit la communication dans le mutisme (voir même physiquement). Ce qui est finalement contre-productif.

 

  • Considérer que l’autre n’est pas devin : ce qui est logique pour vous ne l’est pas forcément pour l’autre. D’autant que la notion de certitude est discutable, car la vie est rarement « noire ou blanche ». Mais plutôt grise.

 

  • De la méthode : un problème à la fois. Car tout aborder en même temps implique une trop grande concentration qui d’ailleurs se dispersera. Et puis, la personne se sentira acculée.

 

  • Exit les vieux dossiers : normalement, un dossier « classé » est un dossier sur lequel l’on a eu une réponse, un nouvel engagement de la part de son interlocuteur…Il n’est pas nécessaire de revenir dessus sauf si finalement, vous l’aviez classé pour être tranquille…Auquel cas, il faudra le réaborder, mais peut-être pas aujourd’hui, surtout s’il n’a pas de rapport direct avec le sujet de communication présent.

 

  • Dire ce que l’on ressent : un sentiment est honnête. Mais n’est pas une vérité. Il faut donc considérer ce que l’autre ressent avec sérieux, car cela vient du cœur. Mais il ne faut pas considérer que l’affect fait loi.

 

 

Bien communiquer cela s’apprend et ne coule pas de source. L’on a tous tendance, qu’on le veuille ou non, à reproduire pour partie le modèle parental (ou substitutif) de notre enfance.

 

C’est pourquoi, si communiquer en faisant preuve de méthodologie peut s’avérer fastidieux au début (car non-naturel) n’oubliez que les habitudes se changent d’autant plus vite que vous en observerez les bénéfices. De plus, si votre façon de communiquer ne fonctionnait pas pleinement jusqu’alors (le conflit n’en est que le résultat) c’est qu’elle n’est pas adaptée à votre interlocuteur.

Et à part dans de très rares cas, personne n’aime le conflit.

Bien entendu, l’on objectera que « l’autre aussi pourrait faire des efforts », mais lui, n’avait peut-être pas les outils que vous avez maintenant à disposition…pour bien communiquer.

 

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