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La répartition des tâches ménagères : un combat inégal 

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Si nous sommes en 2021, la répartition des tâches ménagères au sein du foyer reste encore une question houleuse. Dans les couples hétérosexuels, le ménage est encore souvent sujet de dispute et de frustration. Cette corvée subit encore le coup des inégalités et est souvent portée par les femmes au sein du foyer. Selon une étude de l’IFOP réalisée en 2019, 73 % des femmes font plus de tâches ménagères que leur conjoint contre 16 % chez les hommes. Si les femmes ont à travers l’histoire été souvent en charge du foyer à temps plein et non payées, aujourd’hui les femmes travaillent tout autant que les hommes. Le seul problème étant que ce travail se poursuit encore à la maison. Cette mauvaise répartition des tâches ménagères représente cependant une charge mentale considérable pour les femmes au quotidien. Dans cet article La Woman Mag revient sur ce débat qui perdure encore en 2022.

 

Comment expliquer cette inégalité ? 

 

Selon l’INSEE, une femme consacre en moyenne 3h par jour aux tâches ménagères. Plus de 80 % d’entre elles y consacrent au moins une heure. Mais comment expliquer cette inégalité ? Les inégalités dans les tâches ménagères sont souvent intégrées par l’éducation ayant été donnée aux jeunes enfants. Souvent, les petites filles sont appelées à participer aux tâches ménagères et à apprendre à devenir la parfaite maîtresse de maison dès leur plus jeune âge : jouer à la dînette, jouer à la maman, faire la cuisine… Tous ces schémas ancrés dans l’enfance sous forme de jeu sont ensuite rattachés à l’éducation féminine comme quelque chose de normal là où les garçons sont appelés à jouer à l’extérieur, faire du sport et s’épanouir hors du foyer. La répartition des tâches se fait donc déjà involontairement depuis l’enfance et se retrouve dans les jeux en magasin. 

Si cela a tendance à changer, il n’est pas rare de retrouver les jeux de poupées à soigner dans les rayons pour filles et les voitures et jeux de science dans les rayons pour garçons. Cette éducation inégale dans les rôles à jouer dans la société a souvent un impact négatif sur le domaine personnel mais aussi et surtout sur le domaine professionnel. Beaucoup de femmes sont bloquées sur leur progression professionnelle à cause de ces freins du quotidien. Elles sont nombreuses à ne pas pouvoir s’épanouir et faire évoluer leurs compétences à cause d’obligations familiales. Il est donc tout autant nécessaire de réajuster l’équilibre au cœur du foyer afin de réajuster par conséquent les évolutions professionnelles des femmes. 

 

Cependant on peut noter un changement fondamental, ils sont de plus en plus d’hommes à vouloir s’occuper des enfants et inverser les rôles. 

 

 

 

 

La répartition des tâches ménagères : une charge mentale conséquente

 

Si le 21ème siècle permet aux femmes de s’émanciper financièrement et professionnellement, la charge de travail à la maison n’est quant à elle pas vraiment réduite. Souvent discriminées à l’embauche ou confrontées aux comportements sexistes au travail, les femmes subissent des inégalités sur de nombreux domaines. L’inégalité dans les ménages est une des charges mentales qui pèse lourd.

La charge mentale c’est le fait de toujours devoir y penser. Nicole Brais, chercheure à l’Université de Laval au Québec définit la charge mentale comme : «  (…) le travail constant et incontournable de gestion, d’organisation et de planification de la bonne marche de la maison et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun ».

 

  1. jeune étudiante qui vit actuellement avec son copain, lui aussi étudiant, témoigne : 

«  J’avais l’impression d’en faire trop dans l’appartement et j’ai voulu me rassurer sur le fait que ce n’était pas le cas. Alors j’ai fait le test. Je n’ai pas fait la vaisselle comme à mon habitude, ni la machine à laver. Au bout de deux jours, rien n’avait été changé. La vaisselle avait triplé et il n’avait plus de vêtements propres à se mettre. C’est là qu’il m’a sorti qu’il faudrait peut-être faire une lessive mais sans s’exécuter. »

Dans ce cas, la charge mentale est présente pour C. qui est dans l’attente d’une initiative. Or pour son compagnon, le déclic ne se fait pas. C’est là que se situe la charge mentale : dans la gestion, la planification et l’organisation du foyer qui cesse de tourner si la femme ne s’exécute pas. 

 

J’ai cette fois interrogé une mère de famille, travaillant et ayant des enfants et force a été de constater le sentiment d’injustice qui persiste dans la répartition des tâches. B. professeure au collège et maman de deux enfants explique : « Je ne me plains pas, mais lorsque je rentre de mes cours, rien n’est fait à la maison. J’ai mes cours à préparer, la maison à nettoyer et le repas à faire pour les filles, sans compter la lessive. Si je ne dis rien, mon mari ne bouge pas le petit doigt et se plaint d’être fatigué de sa journée de travail. Il ne se rend pas compte qu’il n’est pas le seul à travailler dans cette maison. »

Travaillant ou non, la charge mentale pèse sur le bien-être personnel des femmes. Dans une étude faite par 3 chercheurs en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Allemagne, celle-ci montre que les femmes travaillant plus que leur conjoint ressentent moins de satisfaction dans leur couple et sont plus stressées lorsque celui-ci ne participe pas aux tâches domestiques. On parle alors de double journée et celle-ci impacte sévèrement l’équilibre des couples, voire même crée des tensions.  

 

 

Conclusion

 

Pour contrer cette inégale répartition des tâches domestiques, il est nécessaire d’éveiller les consciences des garçons autour de ces questions. Afin de contrer cette construction sociale genrée, beaucoup de jeunes parents sont attentifs à ne pas imposer les mêmes codes aux filles et aux garçons. Il est important de déléguer et de répartir équitablement les tâches domestiques pour créer un meilleur équilibre personnel. Lister, répartir, déléguer peut-être une bonne base pour alléger la charge mentale associée aux tâches ménagères. De manière plus ludique, la dessinatrice et auteure Emma revient sur cette charge mentale de façon ludique dans sa BD « Un autre regard » où elle représente parfaitement des scènes de la vie quotidienne illustrant cette charge mentale ou encore dans l’ebook de La Woman Mag sur la charge mentale des femmes.

 

 

Rédactrice Emmanuelle Hess

 

 

 

 

 

 

 

Ce contenu précieux et de qualité a été réalisé pour vous libérer l’esprit et atténuer la charge mentale dans votre quotidien.

Illustration Couverture ebook charge mentale

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