L’inégalité salariale est un sujet très actuel, avec un salaire plus faible d’environ 20% chez les femmes à poste égal. Si les femmes restent en théorie tout autant capables de négocier leurs salaires, elles sont pourtant peu nombreuses à taper du poing sur la table : les négociations de salaires chez les femmes sont plus rares. La Woman Mag vous explique dans cet article pourquoi les femmes ont tendance à sacrifier leurs salaires et à ne pas aller chercher une meilleure rémunération, pourtant bien méritée la plupart du temps.
Un problème de confiance en soi
De manière générale, on estime que lorsqu’il s’agit de négocier son premier salaire dans une entreprise, seulement 34 % des femmes osent se confronter à leur direction pour ouvrir les négociations, contre 41 % d’hommes. Et ce qu’il faut savoir, c’est que pour 49 % des femmes interrogées, il s’agit avant tout d’un manque de confiance dans leur capacité de négociation.
De plus, il est important de souligner la différence de traitement qui persiste lors de l’embauche, avec des questions parfois déstabilisantes pour les femmes, comme le fait de savoir si elles ont des enfants, ou toute autre question qui n’a rien à voir avec leurs aptitudes professionnelles. Dérangeantes, ces questions n’engagent pas les femmes sur un terrain de confiance et beaucoup d’entre elles éludent la négociation dès les premières secondes.
Par ailleurs, il faut souligner la différence de traitement tout au long de la carrière, bien après la phase d’embauche : temps partiel imposé, interruption de carrière pour cause de grossesse et de maternité, sexisme en entreprise, et bien d’autres facteurs à cause desquels les femmes ne parviennent pas à prendre confiance en elles.
Ainsi, face à la possibilité de demander une meilleure rémunération, les femmes souffrent non seulement d’un manque de confiance en elles, mais aussi d’un manque de confiance dans leur capacité à gérer la négociation.
La peur du refus
Si le manque de confiance en soi est la première cause invoquée lorsqu’il s’agit de demander une revalorisation de salaire, il en existe une deuxième : la peur du refus. Et si les femmes ont si peur d’essuyer un refus quant à la revalorisation de leur rémunération, ce n’est pas pour rien : de manière très générale, les revalorisations de salaires aboutissent moins pour les femmes que pour les hommes.
En effet, selon un sondage mené par RegionJobs auprès de 2000 salariés en 2016, il apparaît que les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux négociations. Avec cette étude, il est révélé que lorsque 41% de femmes et 39 % d’hommes négocient leurs salaires, 25% des femmes obtiennent la rémunération souhaitée, contre 31% d’hommes. Des chiffres édifiants qui expliquent pourquoi les femmes ont tendance à anticiper le refus et renoncent à la négociation purement et simplement.
Pourquoi et comment négocier son salaire ?
Si plus de 67% de femmes affirment ne pas avoir essayé de négocier leur salaire avant d’entrer en fonction, seulement 51% des hommes sont dans ce cas, ce qui conduit la plupart des femmes à prendre leurs fonctions avec un salaire inchangé et non négocié.
Ceci étant dit, il faut bien comprendre que la négociation doit se faire pendant le processus de recrutement, et plus particulièrement, dès l’entretien d’embauche. Négocier son salaire ne fait pas de vous une mauvaise personne, cela fait de vous une personne affirmée qui connaît la valeur de son travail.
Pour négocier un salaire, n’hésitez pas à vous rendre sur les comparateurs de salaires pour vérifier que le vôtre est bel et bien accordé à celui du marché. Ensuite, il est fondamental de prendre conscience de votre valeur et de mettre en avant vos compétences : les projets aboutis, les expériences fructueuses, ou les résultats que vous avez déjà obtenus par le passé.
Enfin, avant d’aller frapper à la porte de votre directeur ou de votre directrice, sachez déterminer avec précision le montant de la rémunération souhaitée. Il est important de ne pas être hésitante, car cela pourrait ôter de la crédibilité à votre demande. Soyez sûre de vous !
Dans le cas où votre hiérarchie refuse, ne vous fermez pas à cette décision. Ce n’était peut-être ni le jour ni l’heure, mais sachez lui laisser entendre que dans quelques mois, vous serez de nouveau en entretien avec lui ou elle pour reprendre cette discussion.