La garde des enfants reste toujours une grande problématique pour les parents divorcés. La garde partagée ou alternée est souvent une solution imposée lors de la séparation des couples. Pourtant aujourd’hui beaucoup de parents n’acceptent pas ce mode de garde d’une semaine sur deux. Pour une mère, cette solution n’est pas acceptable. La Woman Mag a cherché des informations pour vous éclairer sur ce sujet et pour vous aider à surmonter ce moment difficile.
La garde partagée : qu’est-ce que c’est ?
La garde des enfants est définie légalement par un juge aux affaires familiales qui détermine le partage de l’autorité parentale, au cas par cas, lors d’une séparation ou d’un divorce. Pour une garde partagée, répartie à durée plus ou moins égale entre les deux parents, la décision du juge prend en compte l’intérêt des enfants et s’assure que les logements des deux parents sont suffisamment proches l’un de l’autre. Il existe également des accords à l’amiable entre les parents.
Quand les parents décident de choisir la garde alternée, sans séparation de corps, il est recommandé de passer par la procédure de médiation familiale afin d’établir le protocole d’accord. Il peut être soumis par la suite au juge, mais pas nécessairement. Dans le cas contraire, avec une séparation de corps, la décision de la garde est prise devant le juge chargé des affaires familiales et pendant une audience. Dans ce dernier cas, deux options sont possibles : soit les parents sont d’accord concernant la garde et ils rédigent conjointement une convention parentale que le juge choisit d’homologuer ou pas, soit les parents sont en désaccord et le divorce devient contentieux, donc l’accord ne fait plus partie de la liste. C’est le juge qui tranche alors sur le mode de garde le plus approprié pour le bien-être des enfants. Une garde alternée peut être suivie d’une demande de pension alimentaire par l’un des parents qui perçoit de moindres revenus.
Les atouts de la garde partagée : vers des apprentissages métissés
Plusieurs avantages ont été constatés par le choix de la garde partagée. L’enfant doit s’adapter à toutes situations, qui va lui permettre de bénéficier d’une capacité d’autonomie. Même s’il n’est qu’un jeune enfant, il est amené à suivre les règles de chaque foyer, de gérer ses affaires personnelles d’un domicile à l’autre ou encore de concilier et harmoniser ses rapports avec tous les protagonistes des deux familles (si elles sont recomposées par exemple). Il évolue également dans le domaine socioculturel. Dans de nouveaux foyers, l’enfant découvre différentes cultures et valeurs, pouvant parfois être complémentaire à ce qu’il connaît déjà. Du côté des parents, ils se sentent chacun plus impliqué dans l’éducation de l’enfant, que s’ils étaient en couple. Chacun participe à l’éducation et aux soins de l’enfant en consacrant pleinement son temps de garde. Par exemple, chacun gère les devoirs à tour de rôle ou récupère l’enfant à la sortie de la crèche ou de l’école. Plus l’adulte prend du temps avec son enfant, plus ce dernier se rapproche de lui, tissant ainsi un lien profond.
Les inconvénients de la garde partagée : un sentiment de rejet
Si autrefois, en particulier les mères considéraient ce mode de garde comme étant la meilleure des solutions, elles ont ensuite constaté que l’alternance de la garde pouvait être problématique sur plusieurs points. Elles perçoivent le sentiment d’un rejet de la part de leurs jeunes enfants et leur sommeil s’en ressent troublé. Elles constatent aussi que les enfants craignent les temps de séparation.
Mais, le problème récurrent de ce mode de garde partagée reste la perte des repères des enfants. En alternant la garde de l’enfant, certes les deux foyers vont apporter des valeurs contrastées, mais qui risquent de désorienter l’enfant. En dessous de trois ans, un enfant a besoin de repères stables qui le sécurisent. C’est pour cette raison que l’alternance de la garde des enfants de moins de trois ans n’est pas recommandée, voire même jusqu’à six ans. Chez le jeune enfant, sa maison est le seul endroit où il se sent en sécurité et serein. Puis à l’adolescence, garder son enfant à temps partiel devient difficile à gérer. Si un adolescent a toujours envie de passer beaucoup de temps avec ses amis, il a aussi besoin de se confier avec l’un de ses parents avec qui il se sent le mieux. Il a également la nécessité d’être assisté pour son orientation et son organisation scolaire. Ainsi, si l’adolescent n’est pas entouré au quotidien par son soutien maternel ou paternel, des complications peuvent survenir, comme impacter sa scolarité par un décrochage, connaître un blocage social pour se faire des amis ou s’inscrire à une activité sportive …
Le droit de garde considère l’opinion de l’enfant
Pour le juge, avant de trancher sur la garde des enfants, que ce soit pour une garde exclusive ou alternée à temps plein ou à temps partiel, il doit prendre en compte plusieurs facteurs. Il se base plus particulièrement sur l’intérêt des enfants. Le juge tient compte de l’âge de l’enfant et de ses besoins ainsi que de la capacité des parents à y répondre. Pour la stabilité de l’enfant, sa relation avec ses parents et les membres de sa famille doit être considérée. Les valeurs et les habitudes de vie des parents ne doivent pas être négligées, le juge doit examiner si celles-ci affectent ou non l’enfant. Le juge des affaires familiales doit également prendre en considération la situation des frères et sœurs afin d’éviter les séparations. Enfin, il porte attention à la capacité de garde et à la disponibilité de chaque parent. Finalement, l’opinion de l’enfant doit nécessairement être prise en compte avant de trancher sur la garde partagée.