Le mariage est une institution presque aussi vieille que l’humanité. Chaque culture possède ses propres rituels et tous ont globalement les mêmes vocations :
Unir deux êtres : les « bénir » devant les dieux, les légitimer devant le groupe d’appartenance (où la société).
Reconnaître comme légitime aux yeux du tissu social, leurs progénitures : d’ailleurs, le fait de transmettre un nom permet de se repérer socialement et d’éviter la consanguinité.
Permettre le « partage des femmes » entre les hommes : selon Freud, la culture a cédé place à la nature, lorsque les hommes se sont accordés pour partager les femmes au lieu de se les disputer et éviter que le plus fort de tous les « possède toutes ». De là seraient nées la société et les lois (voir Totem et Tabou, de Sigmund Freud). Le partage des hommes par les femmes, étant également valable pour les sociétés matriarcales non occidentales (inversement à l’Europe, c’est la mère qui est le « chef de famille »).
Assurer la survie du foyer : par la monogamie, l’on a moins à dépenser en énergie pour nourrir la famille. La polygamie se rapprocherait anthropologiquement davantage des temps anciens, car la femme n’ y obtient que rarement le statut égalitaire à l’homme ; de fait l’intellectualisation des affects est plus compliquée, puisque cette compétence s’est développée avec l’absence du « rapport de force primitif » : en prenant la place à l’agir, l’intellectualisation des affects permet plus facilement l’absence de transgressions puisque ces dernières ne sont plus arbitraires et peuvent être discutées. Ainsi, plus une société est attachée à une religion, plus elle est attachée aux valeurs patriarcales potentiellement polygames et plus elle exercera une dictature ; de là, la force de la transgression (si elle se manifeste) et proportionnellement forte à la force de l’interdit.
Faciliter la transmission d’un patrimoine matériel et éviter la dispersion dans la communauté.
Ainsi, l’on se marie parce que l’on croit à un amour, mais aussi parce que socialement et religieusement il y a « pression » à le faire. De même, il y a des intérêts légaux et financiers qui sont à considérer.
Ce qui va éventuellement permettre au couple de fonctionner, dépend d’une multitude de facteurs plutôt « primitifs », car avant tout, psychobiologiques :
Pour l’homme, c’est assez « simple » :
L’attraction sexuelle : c’est prioritaire, la femme doit correspondre aux fantasmes génitaux du partenaire. Ce n’est pas une question de « physique type » comme on l’entend ça et là, mais davantage d’attitudes : ainsi, être sexy c’est clairement dans la tête. Ce n’est pas parce qu’un homme trouve une femme « belle » qu’il aura du désir sexuel pour elle.
La « bonne mère » : la femme doit être celle qui pourra offrir une descendance (surtout masculine, parce que pour l’homme le garçon est son prolongement phallique ; la fille est celle qui sera pénétrée dans le rapport, donc forcément il s’y projette moins volontiers). La femme doit être également nourricière ; une femme qui a le talent de cuisinière et qui sait nourrir son homme saura nourrir et potentiellement materner la descendance.
Pas castratrice : la femme doit valoriser son compagnon, il doit sentir qu’elle le regarde presque « comme un dieu ». En gros, si la femme ne lui fait que des reproches, l’homme ne se sentira pas utile, se sentira diminué et aura envie de vérifier qu’il est désiré auprès d’une autre. C’est d’ailleurs important que la femme vienne chercher sexuellement son compagnon, car elle lui montre qu’elle le désire et non qu’elle « la subie ». Un homme vient chercher le rapport sexuel, d’abord pour vérifier qu’il est désiré et après pour « évacuer » son trop-plein d’hormones.
Pour la femme, c’est déjà plus compliqué. La femme est sensible aux contextes des choses et donne donc énormément de détails dans sa communication et donc ses besoins ; l’homme est plus direct et aime rentabiliser son temps en allant d’un point A à un point B…) :
Le bon mari, le bon père : pour la femme, l’homme qui est protecteur envers elle pourra potentiellement être protecteur envers la descendance. De fait, un homme qui est perçu comme le « mâle Alpha » (celui qui a de l’ambition professionnelle, qui socialement est dominant et sait se faire respecter), qui sait communiquer sur le registre féminin (faire preuve d’écoute, de compassion…) sera suffisamment « fort » pour protéger femme et enfants. Cela inclus que la femme soit l’unique de son compagnon, ne pouvant partager ladite protection avec d’autres femmes et enfants. Également, parce qu’elle a besoin d’être protégée jusqu’au bout, c’est elle qui insiste à ce que son conjoint consulte son médecin régulièrement pour anticiper les problèmes de santé : une attitude maternelle (bien qu’elle se défende, vouloir l’être : « je ne suis pas ta mère ») pour apaiser ses angoisses d’abandon (à noter que certaines femmes ont plus d’angoisses que d’autres, fonction de leur vécu infantile).
Le « juste » : la femme occidentalisée, contemporaine, souhaite son autonomie sociale, financière et a le besoin à ce que son compagnon l’appui dans ce registre. De fait, l’homme qui participe aux tâches de la vie quotidienne et spontanément, apaise les angoisses de sa femme.
Patient : un homme doit montrer qu’il est adaptatif et endurant dans la vie de tous les jours, car une femme a besoin de se projeter en permanence ; une femme déteste l’idée de ne pas savoir dans quelle direction elle va avec son compagnon. Par ailleurs, une femme blessée est une femme difficile à reconquérir : ainsi l’homme doit montrer de la patience et c’est ce que la femme teste chez lui; elle le met à l’épreuve (« faire la cour » en est le meilleur exemple).
Surprenant : une femme a besoin de se dire que son homme pense à elle ; cela l’a rassure et se dit qu’en pensant à elle, son esprit est moins occupé à penser aux autres. C’est ainsi, pour l’exemple, que les fleurs offertes en dehors des dates font plus d’effet que celles qui sont attendues (cela ne veut pas dire pour autant que l’homme doit oublier les dates anniversaires, la femme accordant énormément d’importance aux symboles). Le besoin qu’ont les femmes à s’entendre dire « je t’aime » témoigne là aussi du besoin d’être rassurée, de même que les contacts tactiles non sexuels : « ainsi tu m’aimeras toujours, même lorsque sexuellement je ne pourrais plus te donner ou que mon corps ne sera pas à la hauteur de que je pense qu’il doit être pour te plaire »), faut-il comprendre.
Si l’on souhaite faire durer son union, c’est donc par la connaissance des fonctionnements généraux de l’homme et de la femme que cela pourra se faire. Car le sexe opposé projette sur son conjoint, presque systématiquement sa façon de voir le monde, sa façon d’y réagir : pensant que c’est logique pour soi, l’est pour l’autre. C’est absolument faux.
Ici, nous avons donc donné les grandes lignes de ces fonctionnements, mais chaque individu a également ses besoins spécifiques, que seule une communication régulière entre les protagonistes permettra de décrypter.