L’amitié est fondée sur un vrai partage en se confiant réciproquement en toute sincérité. Mais, tout se dire, braver certains silences, peut amener à renforcer une amitié réelle ou à l’inverse à risquer de la fragiliser. La Woman Mag s’est penchée sur ce vaste sujet et livre quelques pistes de réflexion.
Guillaume Canet, acteur, réalisateur et scénariste, déclare dans le magazine La Libre : « En amitié, il faut tout se dire ». Le littérateur et homme de lettres Adrien Destailler confirme cette pensée en écrivant que « L’amitié véritable se nourrit de franchise, de sincérité et de confiance ». Certains considèrent donc que tout dévoiler est un bienfait dans les relations amicales. Perçue comme une honnêteté, avouer la vérité est à la fois instructif, réconfortant et constructif. Tout se dire permet de voir son reflet dans l’autre comme dans un miroir, à condition qu’il n’y ait pas de jugement de valeur. Tout se dire ; c’est aussi de la prévenance. Aviser sur ce qu’on aurait aimé qu’on nous révèle, si on avait été placé dans la même situation, est une gageure de bienveillance. Et puis, savoir se confier, c’est ce que les psychologues préconisent pour favoriser le développement personnel. Or, un ami, par définition, est toujours à l’écoute, bienveillant et compréhensif. Qui d’autre que lui pourrait mieux comprendre son ami ? Une relation de confiance ne peut que s’en trouver renforcée. Le penseur grec Plutarque estimait que: « entre amis, tout est vrai, rien n’est simulé ni feint ». Voilà une formule qui résume admirablement les raisonnements assumant le fait de tout se dire.
Toutefois, d’autres sont convaincus que tout se dire n’est pas une nécessité. « On ne peut pas tout dire, même et peut-être surtout à ses amis », déclare la psychanalyste Virginie Megglé. Une amitié peut être entachée par des paroles trop dures qui blessent ou déçoivent. Certaines personnes préfèrent nier des réalités pour ne pas en souffrir et n’ont absolument pas l’envie d’en parler. En effet, l’écrivaine française Jacqueline Kelen, diplômée de lettres classiques et productrice à France Culture, avertit que « L’amitié doit aussi respecter la liberté de chacun ». Puis, cette dernière interroge ses lecteurs ainsi : « L’amitié ne se définit-elle pas, avant tout, par cette faculté de réconfort qu’elle offre ? ». Son regard sur ce sujet l’amène à penser que toute la vérité n’est pas bonne à dire pour protéger l’autre. Il est en effet préférable de se demander si l’autre est bien en mesure d’entendre, d’accueillir et d’assumer tous les propos. L’amitié doit avant tout apaiser et ne pas devenir une pierre d’achoppement. Il existe des situations où s’imposer le silence peut créer une protection.
Pour conclure avec quelques nuances, décider de tout dire ou pas doit dépendre des motivations de chacun et de l’état d’écoute de son interlocuteur. Prendre le temps d’une réflexion est sans doute le meilleur moyen pour éviter des blessures en amitiés qui pourraient s’avérer désastreuses. Mais en même temps, il faut savoir assumer « son rôle » d’ami en toutes conséquences de causes.
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