Les dirigeants vus en tant qu’êtres infaillibles, inflexibles et remplis de certitudes sont des mythes tenaces dans certains milieux professionnels. Mais, la plupart des leaders, aujourd’hui, a bien compris que la vulnérabilité n’est pas opposée à un poste à responsabilité, bien au contraire.
La woman Mag s’attache à en faire ici la démonstration.
Tout d’abord est-il utile de rappeler que la vulnérabilité est un voisin très proche de la notion de l’acceptation de soi. L’écrivaine américaine Madeleine L’Engle écrit « Quand nous étions enfants, nous pensions que lorsque nous serions adultes, nous ne serions plus vulnérables. Mais grandir, c’est accepter la vulnérabilité… Être en vie, c’est être vulnérable ». Assumée, elle peut être un atout majeur dans le leadership.
Elle permet une transparence authentique, qui établit des relations vraies entre le leader et l’équipe. Le leader se dévoile avec beaucoup de courage, sans s’enfermer dans sa tour d’ivoire. En admettant ses erreurs et ses faiblesses, il se soumet à l’indulgence de ses collaborateurs et construit une relation saine. Montrant ainsi une certaine humanité, il favorise l’empathie à son égard. Il construit un sentiment de compréhension réciproque entre deux mondes, celui de l’exécutif et des exécutants, qui auraient pu se trouver divisé. Une unité se forme entre la hiérarchie, dans un esprit d’entraide, pour relever des challenges. Créant une connexion émotionnelle forte, la vulnérabilité du responsable contribue à rendre les comportements des salariés positifs et constructifs. Les équipes sont ainsi plus performantes et innovantes au travail. « Un leader qui est prêt à accepter sa vulnérabilité, est un leader qui confrontera l’incertitude et l’adversité avec son cœur grand ouvert, déterminé au fond de lui à accepter tous les aléas du chemin », souligne la chercheuse en sciences humaines Brené Brown.
Et puis, il y a les leaders, qui par une éducation ou une culture bien ancrée freinent leurs émotions. Mais il a été constaté, que confrontés à des situations compliquées, ces mêmes leaders peuvent changer de comportement. Pendant la période de pandémie, entre les peurs et les incompréhensions, face à la maladie, un besoin de relations s’est établi, sans essayer de cacher les émotions les plus enfouies. Sortant de leur zone de confort dans laquelle ils s’étaient enfermés, des leaders ont expérimenté les bienfaits du lâcher-prise. Tous égaux devant les mêmes réalités, les entrepreneurs et salariés ont été contraints à laisser échapper leurs sentiments de fragilité. Cette période inédite est un marqueur fort qui a donc fait prendre conscience du caractère vulnérable de tous face à des évènements difficiles et à osé afficher sa vulnérabilité, une force pour braver ensemble les épreuves.
La vulnérabilité ne doit pas être confondue avec la lâcheté, la faiblesse ou le narcissisme. Ce serait une grave erreur de les confondre, car la vulnérabilité est considérée avant tout comme une sécurité contre l’enfermement de soi. Toutefois, elle nécessite des limites. Exprimer sa vulnérabilité, ce n’est pas révéler sa vie intime.