En matière de direction d’entreprise ou de prise de postes à responsabilités, il faut se rendre à l’évidence : les femmes sont bien moins nombreuses que les hommes. Pourtant excellentes leaders, les femmes peinent encore de nos jours à faire leur place dans le monde de l’entrepreneuriat et sont dans l’obligation de travailler plus fort pour faire leurs preuves. Si pourtant les femmes ont autant de talent et d’ambition que leurs collaborateurs masculins, la question se pose : pourquoi y-a-t-il encore à ce jour trop peu de femmes dirigeantes ? Nous avons cherché à en savoir plus à ce sujet et nous vous proposons ici quelques éléments de réponse.
Quelle différence entre le leadership masculin et le leadership féminin ?
Le potentiel de leadership n’a en soi aucune distinction de genre. Hommes et femmes ont une vision de la direction plus ou moins identique, dans le sens où les obligations sont les mêmes, que l’entreprise soit dirigée par un homme ou par une femme. Ce qui signifie qu’en théorie, les hommes et les femmes sont égaux en termes de possibilités d’entreprendre, mais aussi en termes de chance. Cependant, en pratique, il faut avouer que les choses sont moins positives. Les hommes et les femmes semblent avoir un style de leadership différent selon certains sociologues, qui affirment que si les idéaux de management sont différents, cela ne tient pas au sexe de l’individu, mais bien aux idéaux sociaux dans lesquels hommes et femmes évoluent. Une sorte de stéréotype malencontreux dans lequel les femmes sont encore enfermées à l’heure actuelle.
En effet, on attendra davantage d’une femme qu’elle dirige avec douceur, compassion et compréhension, tandis qu’un homme sera attendu comme un leader fort, autoritaire et directif. S’il n’y a que peu de femmes dirigeantes dans le monde de l’entreprise, c’est donc bel et bien un facteur de rapport entre la vision que nous avons des femmes dirigeantes à l’heure actuelle et la vision que nous avons des hommes dirigeants. Cette image stéréotypée ne facilite pas l’insertion des femmes dans le monde du management et de entrepreneuriat, obligeant ces dernières à travailler plus durement et plus courageusement pour se faire une place reconnue en tant que leader.
Un pourcentage de dirigeantes encore timide
Les chiffres des dirigeants de ce monde sont très représentatifs de l’inégalité hommes-femmes en matière de leadership : en 2018, sur la totalité des pays du monde, seulement 25 des dirigeants sont des femmes. Une autre étude, réalisée par Infogreffe en 2019 a démontré que les femmes représentaient l’année passée 27,2% des dirigeants d’entreprise en France, contre un pourcentage de 72,8% d’hommes. Un pourcentage malheureusement éloquent qui souligne la difficulté des femmes entrepreneuses à s’intégrer dans le monde des affaires. Cependant, ce pourcentage ne s’explique pas seulement par une timidité des femmes à entreprendre ou par une influence de l’image de la femme leader trop douce et pas assez poignante. Cela s’explique aussi par une réelle charge de travail supplémentaire sur le plan personnel. En effet, il est reconnu qu’au sein des foyers, les femmes cumulent des tâches qui représenteraient, mises bout à bout, 2 à 3 emplois à temps complet. Ce qui laisse évidemment peu de place à entrepreneuriat et à la formation pour évoluer. L’égalité des chances n’est visiblement toujours pas une réalité.
Pourtant désireuses d’entreprendre et motivées par leur évolution, de nombreuses femmes n’osent pas se lancer par manque de temps à consacrer à une éventuelle nouvelle carrière chronophage. Pire encore, les responsabilités personnelles cumulées à la difficulté d’accéder à des postes à responsabilités ou à la création d’entreprise, poussent les femmes à abandonner, surtout lorsque l’envie de fonder une famille se présente à elles. C’est un fait : concilier vie de famille et carrière professionnelle est plus complexe pour les femmes, obligeant ces dernières à choisir la plupart du temps entre l’une ou l’autre. Paradoxalement, si le nombre de femmes en activité a tendance à augmenter chaque année, les femmes qui accèdent à des postes à responsabilités ou qui trouvent le courage d’entreprendre sont encore trop peu nombreuses. C’est en effet autant d’obstacles d’ordre privé ou culturel qui empêchent les femmes de percer le plafond de verre.
La sphère privée et la place de la femme dans la société française et réunionnaise actuelle pose en effet problème dans cette équation. Souvent, il est pensé que la place d’une femme est d’être à la maison, à s’occuper des enfants et des tâches ménagères. Ces mentalités souvent imposées aux filles dès leur plus jeune âge, ne laissent pas place à d’autres options. Les rôles respectifs joués par les hommes et les femmes dans la sphère privée sont un véritable frein dans l’évolution de carrière ou d’indépendance financière des femmes. Souvent, celles-ci se retrouvent à devoir arrêter de travailler après la grossesse sous prétexte de devoir s’occuper des enfants ou d’avoir un salaire moindre. Cette disparité représente donc un obstacle dans l’évolution de leur vie et épanouissement professionnels. Et pourtant, nombreux sont les hommes aujourd’hui qui sont prêts à inverser les rôles. Dans une enquête de Sarenza en partenariat avec Harris Interactive, sur 500 hommes de 18 ans et plus, 65% d’entre eux seraient prêt à devenir des hommes au foyer. Si l’on est encore loin de la réalité dans les faits, ce désir de nouveau schéma familial, permet de voir une véritable évolution vers la parité. Cette étude révèle aussi un besoin des hommes de trouver une nouvelle place au sein du foyer là où les femmes souhaitent enfin trouver leur place dans le monde du travail. Mais malgré ce changement des mentalités, comment y parvenir concrètement ?
Comment aider les femmes à devenir dirigeantes ?
Selon certaines études, les femmes auraient une tendance plus importante à minimiser leurs capacités. Pour les aider à devenir de brillantes dirigeantes, il est donc essentiel de les aider à prendre confiance en elles, de les rassurer sur la prise de fonctions à responsabilités, mais aussi de les encourager à prendre des risques. Les femmes sont de merveilleuses ressources au sein des entreprises car elles sont douées de compétences et de talents indéniables. Cependant, si certaines femmes aujourd’hui sont encore trop dures avec elles-mêmes, convaincues de ne pas avoir l’étoffe d’une bonne dirigeante, il est important d’aider les femmes à prendre conscience de leur valeur et de la nécessité de se lancer en tant que dirigeante.
Les femmes ont de grandes capacités et un incroyable potentiel de leadership. Pour les encourager à accéder aux postes de dirigeantes ou à créer une entreprise, nous devons aider les femmes à comprendre qu’elles ont autant de possibilités qu’un homme d’accéder à une position haute dans le monde du travail. Pour aider les femmes à devenir dirigeantes, il faut également que la répartition des tâches se fasse de façon plus équitable, pour permettre aux femmes de dégager un temps précieux à consacrer à la formation ou à l’exécution d’un emploi à responsabilités. Pour évoluer et parvenir à devenir dirigeantes, les femmes doivent s’émanciper, couper avec les stéréotypes et ne pas avoir peur d’entreprendre ou d’accéder à des postes à responsabilités. La fondatrice de « Femmes Entrepreneures » déclarait par ailleurs lors d’une interview cette phrase très représentative de la situation actuelle : « Il y a un manque de confiance qui est très perceptible, on a peur de décevoir les gens qui croient en nous ».Pour qu’elles ne culpabilisent plus, il est important de rappeler à chaque femme ses qualités indiscutables, en tant qu’actrice du monde de l’entrepreneuriat.
Bien que les femmes dirigeantes se font rares, celles qui ont pris leur courage à deux mains et qui ont pris la tête d’une société peuvent se targuer d’une bonne stratégie managériale. En effet, les femmes ont plus à prouver pour réussir, accéder à un statut de dirigeante, mais aussi pour être une bonne dirigeante. Douées d’organisation, structurées, réfléchies et très souvent polyvalentes, les femmes entrepreneuses ont une place évidente à prendre dans le monde de l’entrepreneuriat. Il ne tient qu’à nous désormais de les encourager à prendre cette place qu’elles méritent amplement.