Souvent, les patientes décrivent des douleurs abdominales, au niveau du bas-ventre, accompagnées de migraines, maux de dos, ballonnements, diarrhées, constipation, nausées, seins douloureux, etc.
Mais également, des changements d’humeur en périodes pré-menstruelle et menstruelle sont notables.
Quelles sont les prises en charge ?
Actuellement, il existe de multiples alternatives thérapeutiques, complémentaires aux traitements médicamenteux classiques et au suivi gynécologique obligatoire, pour soigner ce que l’on appelle plus communément les dysménorrhées. Ces douleurs se révèlent être un véritable handicap pour certaines femmes, perturbant leur quotidien et leur travail.
Or nous considérons que toute douleur est un signal d’alarme signifiant un dysfonctionnement de l’organisme.
En complément donc, nous préconisons des techniques manuelles douces permettant de libérer les tissus de la patiente afin de la soulager, telles que celles pratiquées en ostéopathie. Il suffira à la patiente de venir idéalement consulter avant les premiers symptômes pré-menstruels.
Quelles sont les causes de ces douleurs ?
L’utérus est un organe contractile dont les contractions peuvent être douloureuses, mais il faut également considérer cet organe avec l’ensemble de son environnement viscéral et articulaire. Les différents rapports plus ou moins étroits qu’a l’utérus avec cet environnement peut expliquer la survenue de tensions musculaires, ligamentaires, fasciales et des dysfonctionnements vasculaires.
La consommation régulière d’alcool ou de tabac, le port d’un stérilet, le manque d’exercice physique, ou l’anxiété, sont parmi les facteurs favorisants les douleurs des règles.
Il existe aussi des pathologies causant des douleurs dans la zone utérine : l’endométriose notamment, mais nous y reviendrons une prochaine fois.
Après un examen et une anamnèse complète, l’ostéopathe travaillera différentes zones du corps où il a détecté des pertes de mobilité ou des tensions. En général il abordera 4 systèmes importants du corps, que nous allons énumérer à la suite :
– Le bassin : en cas de blocages articulaires du bassin, de perte de mobilité ou de mauvaises postures trop souvent répétées , des tensions peuvent apparaître sur l’utérus.
Les pertes de mobilité du bassin entraînent également des raideurs ligamentaires et musculaires souvent douloureuses.
L’ostéopathe va donc s’assurer qu’il n’y a pas de perte de mobilité de la colonne lombaire et dorsale, des os iliaques, du sacrum et du coccyx.
– le ventre : des techniques douces seront employées au niveau viscéral, dans le but d’agir sur l’utérus, les ovaires et les trompes, ainsi que sur les viscères et organes digestifs environnants.
Le but sera de rétablir la bonne mobilité de tous les organes à proximité, et de relâcher de possibles tensions qui perturbent leur fonctionnement.
A la périphérie de l’utérus il existe également trois systèmes mobiles : le diaphragme, le muscle transverse et le périnée. Ces systèmes jouent un rôle dans l’équilibre des pressions intra-abdominales. Nous attacherons beaucoup d’importance au diaphragme dont le mouvement ascendant et descendant, via la respiration, permet une mobilité globale des organes abdominaux. On comprend bien ici que nous veillerons à ce que le diaphragme soit totalement libre, d’autant plus que les artères principales, veines ou nerfs, le traversent.
– Le système vasculaire : les manipulations ostéopathiques vont également améliorer la vascularisation et agir en parallèle avec le système nerveux. Cela peut donc calmer le phénomène de congestion de l’utérus et les douleurs qui en résultent.
Des perturbations hormonales entraînent parfois une hyper-contractilité utérine, voire une mauvaise circulation sanguine sur l’organe également. Par des techniques ciblées, nous pouvons agir sur ces problèmes.
– Au niveau crânien : l’ostéopathe s’assurera qu’il n’y a pas de perturbations qui pourraient expliquer un déséquilibre du système nerveux, hormonal, ou tout simplement un stress.
Quels seront les résultats probables de ces soins manuels ?
En plus d’aborder cette période avec plus de quiétude, ces soins permettent à la femme de constater une diminution des douleurs et des troubles digestifs, une baisse voire une disparition des migraines, mais également un raccourcissement des règles.
Bien souvent, plusieurs séances seront nécessaires pour arriver aux meilleurs résultats possibles et rétablir l’équilibre du système gynécologique et hormonal.
Sachez que votre thérapeute pourra vous donner des conseils afin d’agir sur vos règles douloureuses, comme la pratique du sport ou une alimentation adéquate aux vertus anti-inflammatoires.
Cela peut faire partie d’ailleurs d’une consultation à part avec un nutritionniste ou un naturopathe.
Réf :
K O’Connell AR Davis C. Westhoff Self-treatment patterns among adolescent girls with dysmenorrhea. J Pediatr Adolesc Gynecol 2006 (19)
https://lasante.net/fiches-conseil/automedication/problemes-feminins/regles-douloureuses.htm
Ouvrages :
– « Ostéopathie viscérale, principes et techniques ». E.Hebgen. Éditions Maloine
– Cours d’ostéopathie viscérale urogénitale. ÉditionsEurosteo FPCO.
Études scientifiques :
K O’Connell AR Davis C. Westhoff Self-treatment patterns among adolescent girls with dysmenorrhea. J Pediatr Adolesc Gynecol 2006 (19)