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Interview de Anne Laure Morel « Ne changez pas de cap, gardez vos objectifs malgré les obstacles et avancez. »

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Anne-Laure Morel : pionnière et militante en développement nanothéranostics pour lutter contre le cancer

 

Passionnée par les nanotechnologies, la Réunionnaise Anne-Laure Morel étudie à Paris et obtient son doctorat en chimie de matériaux. Elle décroche un emploi en tant que consultante en fiscalité de la recherche dans un cabinet-conseil en métropole.

Elle témoigne de son parcours difficile, mais pas moins passionnant, pour mener son projet d’entrepreneuriat dans un échange intimiste avec La Woman Mag.

Après un temps de mûre réflexion, Anne-Laure prend la lourde décision de revenir s’installer à la Réunion. Tout d’abord, avec son associé actuel, elle intègre la pépinière d’entreprises Bio Tech. Puis elle décide de quitter ses conditions très confortables d’employée pour oser s’inscrire dans un monde entrepreneurial, non sans combats. Elle fonde TORSKAL, appliqué au développement de nanothéranostics hybrides par chimie verte pour le traitement des cancers profonds. C’est suite à des cancers survenus dans sa famille, qu’elle eut envie de contribuer à apporter des solutions novatrices : les nanotechnologies, convaincue par cette nouvelle aire de la médecine. Cette discipline consiste à utiliser l’unité de mesure, non visible à l’œil nu ; le nanomètre, soit le milliardième du mètre. Pionnière au monde dans la matière, ce sujet très innovant des nanosciences vertes est encore très mal compris à la Réunion. Surtout que le procédé de la Bio Tech demande un cycle à long terme de sept à dix ans avant d’être développé. Il lui faut donc convaincre les acteurs économiques comme les banques et autres institutions du bienfait des traitements.

 

Les premiers freins apparaissent très rapidement avec la difficulté de trouver des financements et des partenaires stratégiques. Puis trois autres discrédits se font particulièrement ressentir : le fait qu’elle soit une femme, qui plus est, très jeune, et œuvrant à la Réunion. « Il n’existe pas de crédit accordé aux projets venant de la Réunion » selon Anne-Laure. En outre, jeune maman, d’un enfant de 10 ans, « la conciliation avec la vie familiale et la vie professionnelle n’est pas toujours simple », confie-t-elle. Toutefois, son choix est de mettre au même plan les deux activités. Elle ne dissimule pas que son temps passé auprès de sa famille est de ce fait amputé. Malgré tous ces obstacles bien réels pour se faire reconnaître, la jeune entrepreneuse révèle avec enthousiasme que « sa renommée commence à se faire ressentir au plan national ».

 

 

 

 

 

Anne-Laure Morel est également co-fondatrice de LHOV (l’huile à l’or végétal), filiale de TORSKAL. Elle propose des cosmétiques naturels à base d’une plante médicinale originaire de la Réunion : l’Ambaville. Elle explique que « complémentaire à ses recherches à TORSKAL, LHOV contribue à chercher des solutions pour les peaux sensibles et très sensibles notamment pour ceux qui ont subi de la chimiothérapie et de la radiothérapie suite à un cancer ». Dans cette mission, comme le nomme Anne-Laure, ses valeurs éthiques l’amènent à s’engager auprès des agriculteurs locaux en se fournissant essentiellement chez eux. Elle souligne qu’à terme, elle souhaiterait « augmenter cette production locale et offrir des revenus issus du cosmétique aux agriculteurs réunionnais ».

Anne-Laure se caractérise comme une femme « courageuse, déterminée et inspirée par ses projets ». Ses qualités lui permettent entre autres de s’inscrire à des concours où elle a été nominée. Elle est, par exemple, très fière de sa sélection au concours ILAB en 2015, pour la catégorie émergence, qui a favorisé la création de TORSKAL avec un financement de 50.000 € ; soit 70% de ses dépenses. Les autres concours lui permettent une meilleure visibilité notamment sur les réseaux sociaux tels que celui de la Tribune, dans la catégorie outre-mer, pour 10000 startups qui ont changé le monde ou Let’s Go France dans la catégorie La France qui rayonne à l’international.

 

Pour conclure sur ce beau portrait d’Anne-Laure, elle conseille à toutes les femmes qui ont des décisions professionnelles à prendre de « ne pas changer de cap, de garder ses objectifs malgré les obstacles et avancer… Le parcours partenarial est comme la vie humaine jonchée d’obstacles ». Elle cite Simone Veil, en tant que femme qui l’a elle-même inspirée pour ses nombreux combats qu’elle a menés jusqu’au bout. « Alors que la situation de la femme était moins avantageuse qu’aujourd’hui, elle a su réconcilier les pays ; la France et l’Europe ».

 

 

 

 

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