Ce n’est pas une nouveauté : les inégalités femmes-hommes face aux diverses tâches du quotidien, dans le milieu professionnel comme personnel, sont très ancrées depuis des décennies. Et pour de nombreuses femmes, la pandémie du Coronavirus a non seulement révélé ce dernier, mais il l’a en plus aggravé. La Woman Mag a voulu, pour vous, comprendre comment la crise sanitaire que le monde vient de traverser a pu mettre au jour et creuser plus encore ce phénomène d’inégalités.
Les tâches domestiques et le couple
La répartition des tâches domestiques au sein du foyer est déjà pour de nombreux couples un sujet sensible. En 2019, une enquête IFOP (L’Institut Français d’Opinion Publique) révélait que 73% des Françaises déclaraient accomplir plus de tâches ménagères que leur compagnon, et 44 % d’entre elles affirmaient en accomplir « beaucoup plus ». Le Coronavirus a malheureusement amplifié ce phénomène, les hommes profitant du confinement (pour ceux qui ne travaillaient pas), pour se reposer, laissant à leurs épouses tout le soin de s’occuper de la maison. Il est bien entendu que ces chiffres ne sont pas une généralité et que de nombreux conjoints ont au contraire fournis de gros efforts pour soulager leurs épouses.
De manière générale, les chiffres de l’INSEE démontrent qu’en moyenne les femmes accomplissent au minimum 70 % du travail domestique. Cependant, la dernière étude couvrant la période 2000-2010 concernant cette répartition fait état d’une évolution en dix ans… d’une minute supplémentaire, par semaine, de travail domestique réalisé par les messieurs !
Si les couples semblent se disputer plus que dans le passé en ce qui concerne la mauvaise répartition des corvées ménagères (source enquête IFOP), ce qui est révélateur d’une volonté de changer la donne du côté féminin, les efforts restent néanmoins timides et il y a encore beaucoup à faire.
Le travail et le confinement
Il est souligné que les femmes représentent 78% de la fonction publique hospitalière, et 90 % du personnel soignant, de type infirmière ou soignante. Ainsi, de nombreuses femmes ont été mobilisées durant le confinement pour aller sur leur lieu de travail, qu’elles soient par ailleurs salariées du secteur hospitalier ou des commerces, comme par exemple les employées de caisse, qui se sont vues également imposer un rythme de travail plus soutenu pour palier la crise.
Ce rythme de travail a été tout autant révélateur des inégalités femmes-hommes dans la mesure où les femmes représentent une très large majorité des parents isolés et donc dû trouver des solutions d’urgence pour faire garder les enfants, ou ne pas aller travailler. Pour les femmes en couple, il a fallu gérer leur emploi, pour celles qui ont pu maintenir leur travail, mais également toute la logistique du foyer, comprenant la mauvaise répartition des tâches ménagères.
En effet, cette dernière étant d’ordinaire en défaveur des femmes, la situation a fait que leur charge au sein du foyer s’est accentuée, les obligeant à gérer en plus d’une situation inédite stressante, un foyer dans lequel le conjoint ne s’est pas nécessairement impliqué davantage. Une implication qui aurait pourtant soulagé les femmes dont le rythme de travail s’est intensifié, que les époux travaillent également ou non.
La charge mentale toujours très féminine
La charge mentale est un phénomène qui pressurise les femmes dans leurs tâches quotidiennes et qui n’est ni plus ni moins que le fait de devoir penser à tout, en toutes circonstances. Si d’ordinaire la charge mentale des femmes est déjà pointée du doigt, notamment dans des ouvrages comme « La charge mentale des femmes » de Aurélia Schneider, la crise du Coronavirus a accentué cette charge mentale, en poussant les femmes à être malgré elles sur tous les fronts : le télétravail pour celles qui devaient travailler de la maison, les devoirs des enfants avec l’école à la maison, les corvées ménagères toujours aussi mal réparties, sans compter un mal-être provenant de l’état de fatigue que cette situation a généré.
En a résulté une forme de culpabilité des femmes à ne pas réussir à tout concilier, mais aussi une exacerbation de ce sentiment d’injustice face aux inégalités femmes-hommes, déjà très présentes à la base. Mais heureusement, il existe des solutions et des comportements idéaux pour ne plus se laisser submerger dans ce type de situation.
3 conseils pour ne plus se laisser submerger dans un cas similaire
– La communication : les inégalités sont très présentes et ont beaucoup de mal à disparaître. Ainsi, au sein du foyer, la meilleure façon de répartir plus équitablement les tâches et permettre aux femmes de se dégager un peu de temps pour souffler, c’est le fait d’expliquer clairement à son conjoint ce qui dérange. Qu’il s’agisse de demander de l’aide (qui n’en est pas d’ailleurs puisque le conjoint « n’aide » pas, il participe juste à la hauteur de ce qu’il existe tout autant que son épouse au sein du foyer), qu’il s’agisse de déléguer les courses, les devoirs des enfants, la douche de ces derniers ou les corvées, le meilleur moyen de mieux s’entendre et de se comprendre, c’est de communiquer pour établir des règles qui permettent à tout le monde de se sentir bien.
– Un nouvel emploi du temps : outre le fait d’en parler, il existe une façon très simple de mettre en œuvre ce qui a été discuté. C’est le fait d’établir un planning à la semaine, avec les rôles de chacun. N’hésitez pas à impliquer les enfants, qui seront fiers de pouvoir contribuer : c’est très valorisant pour vos petits bouts car ils se sentent alors responsables et importants. Soyez rigoureux et réalisez pour chaque nouvelle semaine un tableau clair où chacun prend ses responsabilités au sein du foyer, de façon équitable.
– Le lâcher-prise : plus facile à dire qu’à faire, il est pourtant fondamental, et surtout dans des périodes de stress intenses comme celle du Coronavirus. Le ménage n’est pas parfaitement réalisé ? Les enfants n’ont pas eu de douche aujourd’hui ? Leur chambre est une caverne d’Alibaba en parfait désordre ? Vous n’avez pas fait les lits à la perfection mais simplement déblayé ce qui traînait sur le lit et remis les coussins en place ? Le balai et la serpillère n’ont été passés qu’une seule fois cette semaine ? Il reste un peu de poussière sur la hotte aspirante ? RES-PI-REZ ! Ce qui n’est pas fait aujourd’hui peut tout à fait être réalisé demain, ou un autre jour. Vous n’êtes pas une machine, vous n’êtes pas surhumaine et surtout, il est hors de question que vous alliez jusqu’à l’épuisement parce que les choses ne se déroulent pas comme vous l’auriez voulu. Alors détendez-vous et dites-vous une chose très simple mais ô combien réelle : « Demain, le soleil se lèvera de la même façon… ».
Sources :
https://information.tv5monde.com/info/femmes-hommes-inegaux-devant-la-crise-du-coronavirus-359036
https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/10/116751_Result_Ifop_Consolab_2019.10.20.pdf