Selon le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles psychosexuels) l’anorgasmie est définie comme l’incapacité de jouir depuis toujours ou dans les six derniers mois. La Woman Mag s’est penché sur le sujet pour vous !
C’est parti!
Dans la dernière grande enquête sur la sexualité des Français, 7 % des femmes âgées de 18 à 69 ans disaient avoir connu souvent des difficultés d’orgasme au cours des 12 derniers mois, 29 % parfois, 29 % rarement et 35 % jamais. Si l’on ajoute les femmes ayant souvent ou parfois des difficultés d’orgasme, elles apparaissent relativement stables autour de 33 % entre 18 et 49 ans, puis augmentent à 41 % pour les 50-59 ans pour atteindre 50 % des 60-69 ans.
Dans cette enquête, les hommes n’avaient pas été interrogés sur ce point ; toutefois, 91 % des hommes (contre 76 % des femmes) disaient avoir eu un orgasme lors de leur dernier rapport sexuel.
Parmi les troubles de l’orgasme (dysorgasmie), on distingue l’anorgasmie (absence d’orgasme). La dysorgasmie peut être primaire (depuis toujours) ou secondaire (après une période sans difficulté). Elle peut aussi être généralisée (dans toutes les situations) ou situationnelle (dans certaines situations).
Quelqu’un qui parviendrait à l’orgasme dans la masturbation en solitaire, mais n’aurait jamais eu d’orgasme avec un ou une partenaire souffrirait ainsi d’anorgasmie situationnelle primaire. (source Figaro santé)
Plusieurs causes peuvent être identifiées.
Les célèbres sexologues américains des années 60, William Masters et Virginia Johnson, dont l’histoire est retracée dans Masters Of Sex, ont mis en évidence la cause double de ce trouble: physiologique et psychologique. Les sexologues consultés, eux, regardent cette problématique sous trois aspects: le corps, l’esprit et la relation. Tout d’abord au niveau physiologique: un manque d’oestrogène, certaines maladies, durant le post-partum.. Identifiables par des prises de sang pour un dosage hormonal ou en consultant son médecin généraliste, faut-il encore avoir le courage d’en parler.
Puis au niveau psychologique: identifier certains blocages, la méconnaissance de son corps et de ses zones érogènes et les partager avec son partenaire. Des croyances ou blocages sur la sexualité ancrés depuis l’enfance. Le mental peut être un ennemi dans cette recherche du plaisir: le stress de la vie quotidienne, le surmenage, mais aussi le stress lié à la “nécessité de résultat”. Ces chers messieurs peuvent être aussi une source de stress , ne disons pas “donner du plaisir”,”faire jouir”. Parfois ils lient le niveau de leur masculinité à leur capacité à nous faire atteindre le 7e ciel! On ne veut pas les faire douter, on stresse de ne pas arriver à grimper aux rideaux et le mental s’en mêle et tout devient justement plus compliqué.
Voici un témoignage illustrant le rôle du mental et l’importance de la fonction du couple dans la résolution :
Je suis une jeune femme de 25 ans, à l’âge de 22 ans j’ai rencontré mon conjoint actuel. Lui a 3 ans de plus que moi et des expériences différentes des miennes. Je ne m’étais jamais réellement questionnée sur ma sexualité, mes désirs, mes ressentis.
Nous apprenons à nous connaître, très vite arrive le sujet des orgasmes féminins. Mon copain souhaitait me procurer du plaisir, mais je ne connaissais pas réellement la sensation d’orgasme. J’avais toujours pris du plaisir avec mes anciens partenaires sans jamais réellement atteindre « ce moment ».
Au travers de nos discussions, je lui explique que je ne sais pas perdre le contrôle. Complexée par mon physique sans comprendre comment il pouvait l’apprécier, je n’arrivais pas à me relâcher complètement.
Nos discussions m’ont fait prendre confiance en lui, mais surtout en moi, en ce que je suis en tant que femme. Au-delà de l’idée d’être épanouie sexuellement, il m’a fallu du temps pour tout simplement apprendre à connaître mon corps, mais aussi pour être capable de laisser aller mon esprit et d’arrêter de me poser de nombreuses questions pendant l’acte.
Pour mon copain, il était au début frustré, car mon plaisir était sa priorité. Au départ nos discussions ajoutaient une pression qui n’était pas positive… mais par la suite il m’a laissé du temps, nous en avons un peu moins discuté et tout s’est « débloqué ». Je parle de déblocage, car c’est pour moi une notion importante. L’impact de notre bien être psychique à un tel impact sur notre corps que tant que notre esprit n’est pas libre notre corps ne peut (pour moi) pas être lui-même libre de ressentir et de vivre l’orgasme.
Anorgasmie féminine, comment s’en sortir ? Quelques solutions :
- La masturbation féminine n’est plus un sujet tabou et permet de traiter 90 % des cas d’anorgasmie et d’acquérir une meilleure connaissance de son corps et de notre fonctionnement sexuel.
Et pourquoi pas même vous laissez tenter par des petits jouets d’adultes !
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- Devenir partenaire, complémentaire dans le but que chacun puisse exprimer ses désirs, ses envies, ses fantasmes…
Les relations sexuelles sont un moment de partage, de connexion, d’échange d’énergie entre deux êtres, c’est une cure de vitalité nourrissant toutes les composantes de chaque personne , le cœur , l’âme et l’esprit.
Jean-Paul Mialet a dit: “ Le prochain défi sera sans doute de replacer la sexualité dans son contexte qui n’est pas celui de la performance, mais d’un partage , c’est-à-dire l’expression de l’intimité dans un couple”.
Alors, donnez, recevez, accueillez et partagez !
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